dimanche 8 septembre 2013

" Je me plais en Touraine et au TFC "

Plutôt discret et réservé, Olivier Pantaloni a bien voulu accepter cet entretien où il se dévoile un peu. En toute sincérité.


On l'avait réalisé pour Daniel Sanchez et pour Peter Zeidler. On vient d'effectuer un nouveau « une-deux » avec Olivier Pantaloni, l'entraîneur du TFC. Où l'on parle football, mais pas seulement. Un joli moment où derrière l'entraîneur, se trouve un homme qui vous explique qu'il y a aussi une vie en dehors du ballon rond. Ce qui ne l'empêche pas de s'investir à fond au TFC et dans cette ligue 2. Allez, un mot amène une réponse…

La Corse :« C'est la terre de mes ancêtres, mes racines, ma famille, mon pays. Il faut chercher à comprendre pourquoi il y a une identité si forte en Corse. Déjà, quand on insulaire, on a obligatoirement une force de caractère, on s'est souvent battu contre les éléments. Ensuite, les Corses ont été toujours envahis au fil des siècles et il a fallu qu'ils se défendent pour leur liberté. C'est ancré en nous. »

Léo Messi, Claude Papi, New York, Yul Brynner et la famille.

L'école : « Ah, bien sûr. Incontournable quand on a, comme moi, une mère institutrice et un père prof de maths. Pour ma mère, c'était les études avant tout. Elle ne voulait pas que je fasse du foot de haut niveau. J'ai eu l'opportunité d'aller en centre de formation à Nice. Ma mère a dit non : je suis resté à Ajaccio, j'ai passé mon bac. Aujourd'hui, je ne regrette pas du tout d'avoir fait des études.
« Ensuite, je suis allé à la fac à Nice et j'ai signé… à l'OGC Nice. J'ai abandonné momentanément mes études. J'entraînais aussi une équipe de football composée d'étudiants. J'avais déjà la fibre, il faut croire.
« A 29 ans, j'ai pensé à ma reconversion… A 32 ans et demi, j'ai passé mon diplôme d'infirmier. Dans mon idée, j'allais travailler avec ma sœur qui était infirmière libérale. Et puis, j'ai intégré le staff d'Ajaccio. C'est la passion du foot qui l'a emporté… »
La famille : « Pour moi, c'est vital. Je suis divorcé, j'ai un fils de 15 ans, ma compagne dirige deux hôtels en Corse et on se voit tous les 15 jours. Ce n'est pas simple. Les loisirs tournent toujours avec ma famille, c'est clair. »
Une idole au football : « Dans le passé, c'était Claude Papi, le « divin chauve » du Bastia finaliste de la coupe UEFA en 1978 contre Eindhoven. Il est décédé d'une rupture d'anévrisme pendant une partie de tennis, on a commémoré les 30 ans de sa mort en janvier dernier.
« Sinon, le joueur que j'admire aujourd'hui, c'est Messi. Ce n'est pas original, n'est-ce pas ? Mais je suis étonné à chaque fois par ce qu'il arrive à faire, avec quelle facilité ! »
Le pire souvenir ?
« J'avais signé un long contrat avec Saint-Etienne. J'avais été prêté un an à Martigues, j'avais fait une grosse saison et m'attendait un bel avenir avec les Verts. Et à quatre matchs de la fin, je me blesse au genou (ligaments croisés, ménisque, la totale quoi…) Je m'en suis remis difficilement. Un coup d'arrêt pour ma carrière, oui ! »
Le meilleur souvenir ?
« J'en ai deux. Avec Ajaccio. La montée en Ligue 1, puis le maintien en Ligue 1. On avait neuf points de retard à la trêve sur le premier non relégable et on s'est tout de même maintenu. »
La Ligue 1 ?
« Moi, j'étais à Ajaccio, un club familial. Atypique à ce niveau. On m'a souvent reproché d'être réservé, pas assez médiatique. On est comme on est… C'est vrai que la Ligue 1 est très exposée populairement, médiatiquement… »
« Cela étant, la L1, c'est un aboutissement pour tout entraîneur. Il y en a qui ne l'ont jamais connue. Je mesure ma chance. »
La Ligue 2 : « Je l'ai connue deux ans. Elle n'a pas changé. Il faut avoir un fort caractère et de la détermination pour réussir. Le championnat est homogène et tout le monde est à peu près du même niveau technique. L'état d'esprit fait la différence. En Ligue 1, le niveau technique est plus élevé et la moindre erreur ne pardonne pas. »
L'équipe de France : « Je ne la regarde pas tant que ça. On ne peut pas tout regarder. On a une bonne équipe, mais pas une grande équipe comme en 1998, il faut l'admettre. Cela étant, je pense qu'on va aller au Brésil, mais je ne nous vois pas aller très loin. »
Un hobby : « Pas trop, mais des loisirs. En Corse, la pêche à la truite, la chasse (mais je ne suis pas un viandard), j'aime bien me promener en forêt, en fait, le fusil sous le bras. Les loisirs, je le répète, c'est ma famille. Là, je suis seul à Tours. Donc, je reste au stade et je travaille sur mon équipe, sur les adversaires. »
La Touraine : « Une belle région. Je suis vraiment ravi d'être à Tours et au TFC. Je trouve que le rythme de vie est comparable à celui de la Corse. C'est tranquille. Les gens sont accueillants.
« Dès que j'aurai un peu de temps, il est certain que je vais aller visiter deux ou trois châteaux très marquants. »
La télévision : « Non, pas trop. Les infos, essentiellement. »
Le cinéma : « J'ai été voir un film à Tours avec mon fils. Avec Will Smith. Le ciné, de temps en temps, donc. J'ai deux films qui me tiennent à cœur, cependant : « Il était une fois, en Amérique » et « La vie est belle ».
Les voyages : « Oui, j'aime beaucoup. J'ai fait New York récemment. Une ville incroyable, géante, multiple où on se sent libre. Où on respire bien.
« J'ai visité aussi Barcelone avec mon fils. Une ville vivante… Je suis aussi allé à Bali. L'intérieur est très beau. Je suis allé aussi à Dubaï, c'est étonnant. Là-bas, rien ne paraît impossible…
« Donc, j'aime voyager car on apprend beaucoup des autres. »
La musique : « J'aime bien, mais pas de goût prononcé pour une chose ou une autre. Au grand dam de ma compagne, férue de musique et qui a une très belle voix. »
Le vin : « Dois-je le dire vu qu'on est Touraine ? J'ai un penchant pour le bordeaux. Cela étant, Pierre Bazin, le préparateur physique du TFC, m'a promis de me faire découvrir les vins de la région. »
La cuisine : « Quand j'ai le temps, j'aime bien. Je fais de la soupe corse, des pâtes aux gambas à l'ajacienne. Une sauce relevée… »
Une anecdote : « Quand j'étais jeune, il y avait un film « Le roi et moi » où jouait Yul Brynner, un acteur chauve. J'ai dit à ma mère : « Si un jour, j'ai plus beaucoup de cheveux, je me rase la tête comme lui. » Et voilà… J'ai fait comme lui. * »

* On a appris à Olivier Pantaloni que Yul Brynner (décédé le 10 octobre 1985) reposait à Luzé, en Indre-et-Loire, à l'abbaye royale Saint-Michel-de-Bois-Aubry.